

LA LECTURE, ANTICHAMBRE DE LA SUBVERSION ...VOLTAIRE (1765)
LA LIBERTE D’EXPRESSION = ENTRE UTOPIE ET/OU RÈGNE DE LA « DICTATURE » DU BAILLON
A l’heure du réveil « des hommes et des femmes pseudos révolutionnaires en culottes courtes » et en recherche d’une réécriture de scénario pour et dans un Monde réinventé et sans colonne vertébrale au sein duquel règne l’anarchie, le laisser-faire, le laisser-aller, la désobéissance, la complaisance lâche, l’immaturité, la lâcheté du désengagement en tout et pour tout, à l’heure du tout doit changer pour ne rien changer, du tout est permis mais rien n’est autoriser, à l’heure où ma liberté est la règle de soumission de l’Autre, nous sommes de facto, in vivo, dans la destruction, la déconstruction, la dénaturation, la désacralisation manifeste et contractuelle de notre raison de vivre et d’exister…La Règle, le Principe, la Norme disparaissent de facto et clive totalement le paysage humain social et sociétal individuel et collectif…Ainsi fait je rapporte résumé du livre dont Michel ONFRAY est l’auteur et son titre « LA NEF DES FOUS » ;
<<< Notre époque ressemble étrangement au Bas-Empire romain, période d'effondrement de civilisation s'il en est. Quels en sont les symptômes dans le pays ?
Effacement de la France, autodafés au nom du bien, multiplication des concessions wokistes, haine de la science, retour de la pensée magique, médiocrité du personnel politique, presse aux ordres du capital, guerre civile à bas bruit, renoncement au débat, disparition du livre, généralisation de l'illettrisme, tyrannie des écrans, délires animalistes, guignolades des élus écologistes, naissance d'une gauche Thénardier, droite singeant la gauche, mort du service public, dictature des sondages, pape déconstruit, vassalisation du pays, délires germanopratins, éducation des adultes par les enfants, criminalisation de la police, célébration de la délinquance, inculture du corps enseignant, chasse aux Blancs, punition du bien, apologie du mal, endoctrinement sexuel des enfants, subversions en peau de lapin, surenchères nihilistes, propagande par le cinéma, épurations sémantiques, etc.
On ne s'étonne pas qu'à Paris, capitale jacobine des élégances du pays tout entier, sous prétexte de restauration, la statue de Voltaire soit reléguée là on l'on ne peut plus la fleurir...M. O>>>
<<- A l'heure où les modes de pensée, de dire, de faire, de lire, de s'exprimer sont bousculés, dénaturés, vidés de leur sens essentiel dont la promotion de l'apprentissage de la langue et du vocabulaire, l'éveil de conscience, la compréhension, l'accueil, l'ouverture d'esprit, la tolérance, l'écoute..
<<- A l'heure où des artificiers pyromanes délinquants, des constructeurs pénètrent par effraction dans les sillons d’une culture qui structure conscience, esprit et cœur de l'HOMME depuis des siècles en s'inventant des pouvoirs académiques facétieux et fallacieux et surtout destructeurs d'une homéostasie intellectuelle vecteur d'équilibre et d'appartenance à une saine identité humaine, je lisais ce texte de VOLTAIRE (1765)qui m'a ramené aux dégâts divers que ces espèces de courants présupposés progressistes, tels que Wokisme, Cancel Culture, fous de Dieu écologistes réformistes plus que réformateurs, et/ou avant-gardistes, plutôt terroristes qui s’’ignorent aussi quelque peu, tant ils sont « illuminés égarés », et dont nous supportons l'exaction, l'importunité et/ou l'inopportunité, la présence, et les agressions stupides dont ils se rendent coupables...Voltaire supporterait-il notre époque ? Il rêvait d'une société autorisant la libre expression des opinions afin de dissiper l’ignorance et la bêtise. J’avoue là mon grand désarroi, voire plus la perte de mon latin et le désordre intellectuel que çà augure !...Nous ne cessons de vivre dans l’incongruité et l’agitation flirtant sans cesse avec la fracture et le rupture sociétale !!! Rien ne nous est épargné en matière de désordre politique et social tant au niveau de la Gouvernance de l’ETAT, avec nous Elites en charge de la République, qu’au sein de l’A.N. avec les députés, chacun à son niveau et dans sa sphère d’action, qu’au plan des institutions publics et privées qui dérogent à leur mission d’autorité institutionnelles et caricaturent à souhait la crédibilité et la légitimité de celle-ci dont ils sont les représentants… Les institutions dont l’ARCOM, le Conseil INSTITUTIONNEL, le CONSEIL D’ETAT sont les premières à faire pâlir leur crédibilité, légitimité !!! (Guy Moreno)
• Herodote.net vous invite à relire une épître du châtelain de Ferney qui reste toujours d’actualité... LIRE DE L’HORRIBLE DANGER DE LA LECTURE
• 25 juillet 2023 : ce petit texte facétieux s'insère dans la troisième partie des Nouveaux mélanges de Voltaire, publiée en janvier 1766 par l'éditeur genevois Cramer. Avec son ironie habituelle et à mots couverts, l'auteur se moque du Parlement de Paris qui a plusieurs fois condamné son Dictionnaire philosophique...
DE L’HORRIBLE DANGER DE LA LECTURE...
Nous Joussouf-Chéribi, par la grâce de Dieu mouphti du Saint-Empire ottoman, lumière des lumières, élu entre les élus, à tous les fidèles qui ces présentes verront, sottise et bénédiction.
Comme ainsi soit que Saïd-Effendi, ci-devant ambassadeur de la Sublime-Porte vers un petit État nommé Frankrom, situé entre l’Espagne et l’Italie, a rapporté parmi nous le pernicieux usage de l’imprimerie, ayant consulté sur cette nouveauté nos vénérables frères les cadis et imams de la ville impériale de Istamboul, et surtout les fakirs connus par leur zèle contre l’esprit, il a semblé bon à Mahomet et à nous de condamner, proscrire, anathématiser ladite infernale invention de l’imprimerie, pour les causes ci-dessous énoncées.
1) Cette facilité de communiquer ses pensées tend évidemment à dissiper l’ignorance, qui est la gardienne et la sauvegarde des États bien policés.
2) Il est à craindre que, parmi les livres apportés d’Occident, il ne s’en trouve quelques-uns sur l’agriculture et sur les moyens de perfectionner les arts mécaniques, lesquels ouvrages pourraient à la longue, ce qu’à Dieu ne plaise, réveiller le génie de nos cultivateurs et de nos manufacturiers, exciter leur industrie, augmenter leurs richesses, et leur inspirer un jour quelque élévation d’âme, quelque amour du bien public, sentiments absolument opposés à la saine doctrine.
3) Il arriverait à la fin que nous aurions des livres d’histoire dégagés du merveilleux qui entretient la nation dans une heureuse stupidité. On aurait dans ces livres l’imprudence de rendre justice aux bonnes et aux mauvaises actions, et de recommander l’équité et l’amour de la patrie, ce qui est visiblement contraire aux droits de notre place.
4) Il se pourrait, dans la suite des temps, que de misérables philosophes, sous le prétexte spécieux, mais punissable, d’éclairer les hommes et de les rendre meilleurs, viendraient nous enseigner des vertus dangereuses dont le peuple ne doit jamais avoir de connaissance.
5) Ils pourraient, en augmentant le respect qu’ils ont pour Dieu, et en imprimant scandaleusement qu’il remplit tout de sa présence, diminuer le nombre des pèlerins de la Mecque, au grand détriment du salut des âmes.
6) Il arriverait sans doute qu’à force de lire les auteurs occidentaux qui ont traité des maladies contagieuses, et de la manière de les prévenir, nous serions assez malheureux pour nous garantir de la peste, ce qui serait un attentat énorme contre les ordres de la Providence.
À ces causes et autres, pour l’édification des fidèles et pour le bien de leurs âmes,nous leur défendons de ne jamais lire aucun livre, sous peine de damnation éternelle. Et, de peur que la tentation diabolique ne leur prenne de s’instruire, nous défendons aux pères et aux mères d’enseigner à lire à leurs enfants. Et, pour prévenir toute contravention à notre ordonnance, nous leur défendons expressément de penser, sous les mêmes peines ; enjoignons à tous les vrais croyants de dénoncer à notre officialité quiconque aurait prononcé quatre phrases liées ensemble, desquelles on pourrait inférer un sens clair et net. Ordonnons que dans toutes les conversations on ait à se servir de termes qui ne signifient rien, selon l’ancien usage de la Sublime-Porte.
Et pour empêcher qu’il n’entre quelque pensée en contrebande dans la sacrée ville impériale, commettons spécialement le premier médecin de Sa Hautesse, né dans un marais de l’Occident septentrional ; lequel médecin, ayant déjà tué quatre personnes augustes de la famille ottomane, est intéressé plus que personne à prévenir toute introduction de connaissances dans le pays ; lui donnons pouvoir, par ces présentes, de faire saisir toute idée qui se présenterait par écrit ou de bouche aux portes de la ville, et nous amener ladite idée pieds et poings liés, pour lui être infligé par nous tel châtiment qu’il nous plaira. Donné dans notre palais de la stupidité, le 7 de la lune de Muharem, l’an 1143 de l’hégire. Fin de l’horrible danger, etc.>>> (Publié ou mis à jour le : 2023-07-13 10:07:36 - herodote.net)