ANALYSIS MENTOR
Guy Moreno
« Une Vision Clinique du monde des Humains et de L’entreprise »
« LA FIN DE L’HISTOIRE » (F. FUKUYAMA) … PEUT-ÊTRE MAIS SIMULACRE ET/OU IMPOSTURE DE REGIME DÉMOCRATIQUE LIBÉRAL ONT-ILS CHANGÉ LA DONNE … DEPUIS

                   « LA FIN DE L’HISTOIRE » (F. FUKUYAMA) … PEUT-ÊTRE

MAIS SIMULACRE ET/OU IMPOSTURE DE REGIME DÉMOCRATIQUE LIBÉRAL ONT-ILS CHANGÉ LA DONNE … DEPUIS CE TEMPS....

Les années 1990 furent celles d’un bouleversement majeur : l’effondrement du socialisme dans le monde. Avec la chute du mur de Berlin, l’écroulement des régimes socialistes en Russie et dans l’Europe de l’Est, nous arrivions à ce que Francis Fukuyama avait appelé « la fin de l’histoire » le prolongement d’un article écrit dans l’euphorie qui accompagna la chute du mur de Berlin. Chacun avait alors conscience d’assister à un évènement « historico-mondial » : par-delà la réunification de l’Allemagne, le dégel de l’Europe de l’Est et la décomposition de l’empire soviétique, il signait la mort de l’idéologie communiste et la victoire définitive du libéralisme politique sur les totalitarismes qui avaient menacé de détruire la démocratie au cours du XXe siècle.

Selon Eric Dechavanne sur entretien (https://xn--mthodos-ywa.fr/- les Entretiens de la Méthode) « Les régimes communistes et socialistes d’ETAT avaient vécu, semble-t-il, et le monde se réveillait doucement mais avec force désir de liberté et de libre arbitre vers La démocratie libérale et l’économie de marché et le capitalisme libéral, courants politique qui triomphaient partout de leurs adversaires et s’imposaient, telles des évidences, dans la perspective hégélienne d’un sens de l’histoire, comme le seul horizon possible pour l’humanité… Fukuyama ne s’en tenait cependant pas à ce constat : il élargissait la perspective historique afin de montrer que l’histoire des deux derniers siècles a un sens, celui d’une « révolution libérale mondiale » à la fois irrésistible et irréversible. Avant l’avènement de la démocratie américaine, à la fin du 18e siècle, le monde n’avait pas connu de démocratie au sens moderne, c’est-à-dire une démocratie consacrant et protégeant la liberté individuelle. En 1790, on peut considérer qu’il existait trois démocraties libérales : les Etats-Unis, la Suisse et la France (de manière certes éphémère). Il faudrait ajouter l’Angleterre, terre libérale qui n’était pas encore, stricto sensu, une démocratie. Les deux guerres mondiales ont accéléré la démocratisation : il y avait une vingtaine de démocratie après la première, une trentaine après la seconde. Outre l’effondrement du bloc soviétique, ce qu’on a appelé « la troisième vague de démocratisation » (Samuel Huntington) incluait la démocratisation de l’Europe du Sud (Portugal, Grèce et Espagne) et celle de l’Amérique latine. Le nombre des démocraties dans le monde est passé de 35 en 1974 (30% des pays du monde) à environ 120 en 2013 (60% du total), celles-ci, étant bien entendu loin d’être toutes parfaites.

Il faut ajouter à ce tableau la conversion de la Chine au capitalisme. Indépendamment de ses immenses répercussions sur l’économie mondiale, l’évènement revêt également une signification politique considérable : il actait l’incapacité du communisme à assurer la prospérité des peuples, contribuant à souligner ce qui constitue sans doute le facteur le plus déterminant dans le rayonnement mondial du libéralisme occidental, à savoir le libéralisme économique. C’est en effet le modèle économique fondé sur l’économie de marché qui a permis aux européens et aux américains de sortir de la misère, d’accroître leur espérance de vie et d’acquérir une supériorité économique et militaire par rapport au reste du monde.

Ces faits historiques ne signalent aucun déterminisme sinon celui d’une nature humaine encline à préférer la liberté à l’oppression et le bien-être à la misère. Après la fin de l’illusion communiste, il apparaît impossible, selon Fukuyama, d’imaginer un monde essentiellement différent du monde présent. Faute d’idéologie alternative crédible, l’avenir semble écrit, la démocratie libérale et l’économie de marché ont vocation à s’imposer partout à plus ou moins brève échéance. Certes, il existe encore des poches de résistance : le monde musulman, par exemple, a sécrété une idéologie politique nouvelle, l’islamisme, qui s’oppose frontalement au libéralisme ; mais qui ne voit qu’il s’agit-là d’une réaction anti-occidentale sans avenir, et sans le rayonnement universel que connut il y a peu l’idéologie communiste ? »(sic)

Que reste-t-il trente ans plus tard de cette vision onirique ? Peu de chose… En résumé, alors que la disparition du socialisme aurait dû faire entrer le monde dans un océan de paix et d’harmonie, les tensions se sont avivées au sein même des économies libérales et démocratiques… cherchez l’erreur ! En 2019, avec ANS la crise des « Gilets jaunes » la France a vécu un épisode insurrectionnel populaire comme elle n’en avait pas connu depuis 1830 ou 1848 ! Mais pas que la France bien sûr !!!

Au fond, la plus grande mésaventure qu’ait connue le libéralisme, c’est de triompher de son antithèse, le socialisme. Peut-être d’abord parce qu’il n’y a plus de contre-modèle. Les jeunes de moins de trente ans n’ont aucun souvenir de ce que fut le socialisme à l’œuvre. Ils n’ont jamais vu, autrement que dans des documentaires d’archives, ces images des Allemands de l’Est frappant avec la rage de la liberté, aux moyens de masses, de haches, de barres de fer sur le mur de Berlin jusqu’à le faire tomber. Ils n’ont aucun souvenir de ces récits angoissants d’athlètes profitant d’une compétition internationale pour fuir, au péril de leur vie, et de celle de leur famille restée à l’est, une des « Républiques démocratiques ».

Les pénuries, les privations, la faim, le froid, le goulag où périrent plusieurs millions de personnes… tout cela ils ne connaissent pas. Ce qu’ils voient, c’est uniquement ce qu’ils ont sous les yeux : les failles du monde actuel, l’inégalité de la répartition des richesses dans le monde ou en Europe, la brutalité cynique des délocalisations, une société où la consommation débridée semble le seul « but » commun. Ainsi, privé d’alternative repoussoir, le monde peut voir prospérer – sans risquer de se confronter au réel – de nouvelles idées généreuses, un altermondialisme qui séduit les jeunes générations en quête de « meilleur » sans dire quel autre monde il promet.

Le libéralisme en ce début de XXIe siècle n’est pas vu comme une société juste.

Aujourd’hui, peut-on employer indifféremment, comme on le faisait il y a trente ans, face au « socialisme », les mots « libéralisme » et « capitalisme » ? Non : le capitalisme – entendu comme un système économique au sein duquel la propriété privée des capitaux, guidée par la recherche du profit, permet la meilleure allocation possible des ressources – a changé, pas seulement du fait de l’arrogance des vainqueurs, mais parce que en se mondialisant il a aussi changé de nature. Il a pris une dimension nouvelle, plus violente, plus brutale, plus déséquilibrée, parce que sa force est désormais multipliée dans une économie mondiale qui a supprimé ses digues. Là où le libéralisme luttait contre les monopoles, le capitalisme mondial est en train de les reconstituer.

Dans un petit essai publié il y a quinze ans, « Ce monde qui vient », Alain Minc évoquait un « capitalisme d’apocalypse » en imaginant le jour où la Chine serait entrée de plain-pied dans l’économie mondiale, tout en conservant ses règles (celles d’un capitalisme d’État…).

Nous y sommes ! Le capitalisme s’est mondialisé, s’est étendu à l’ancien bloc soviétique, à la Chine, a vu de nouveaux géants émerger, qu’il s’agisse de l’Asie du Sud-Est, de l’Inde, du Brésil ou des pays producteurs de pétrole, et s’est financiarisé, avec d’énormes excédents de change qui ne savent plus où s’investir. En se mondialisant, il joue désormais des imperfections d’un marché mondial dont l’improbable harmonisation dépasse de beaucoup l’espérance de vie des dirigeants de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) !

Or, même pour les économistes de l’école de Chicago, il n’y a d’économie libérale que dès lors qu’il existe un marché sur lequel les règles sont homogènes. Il n’y a pas de marché mondial du travail ou, s’il y en a un, il n’applique pas les mêmes règles partout : ici le travail des enfants permet des coûts de production infimes, là les salariés ne doivent pas travailler plus de trente-cinq heures par semaine. Il n’y a pas de marché mondial homogène de la fiscalité : quel point commun entre les impôts payés par le patron de PME et les pratiques d’optimisation d’un trust mondial qui abuse des prix de transfert pour réduire sa base d’imposition en France et faire remonter une partie de ses dividendes dans un paradis fiscal ?

Les règles d’accès au capital ne sont pas non plus les mêmes partout : là où une entreprise chinoise pourra bénéficier de lignes de crédit colossales, en France une petite PME peut voir son découvert bancaire limité à quelques milliers d’euros…

C’est là que se fait le basculement : l’enjeu n’est plus la défense de la libre entreprise contre les Soviets, mais la place, la considération que le capitalisme mondial porte encore à la libre entreprise comme à cet agriculteur français soumis à des cours mondiaux hyperspéculatifs, à ce patron d’une PME familiale qui s’efforce de résister à la concurrence de produits à bas coût fabriqués par des ouvriers qui gagnent 200 € par mois, à cet artisan qui voit des chantiers lui échapper au profit d’un concurrent faisant appel à des travailleurs détachés qui dormiront pendant plusieurs mois à six dans une cabane de chantier, à ces ouvriers à qui l’on fait comprendre que c’est la modération salariale ou la délocalisation.

Voilà les victimes de ce nouveau capitalisme. Avoir conscience de cette dissociation entre le libéralisme et ce capitalisme mondialisé et dérégulé est fondamental, sinon nous ferons détester l’idée libérale et l’économie de marché.

Or l’unique réponse que l’on apporte à l’agriculteur ou au patron de PME, c’est le sempiternel « Adaptez-vous ».

S’adapter à la mondialisation, voilà la grande affaire qui nous occupe, sans succès, depuis trente ans. C’est un discours sans fin qui devient vite inacceptable. Oui, il faut accepter de se confronter à la concurrence pour ne pas vivre en situation de rente, qui n’incite ni à investir, ni à améliorer ses produits. Nos entreprises l’ont fait dès 1958 avec le marché commun. Mais comment rivaliser avec les coûts de production chinois, le temps de travail chinois ?… Qui souhaite réellement pour lui-même cette « adaptation » ?

Milton Friedman définit le libéralisme comme le libre jeu des acteurs économiques dans le respect des règles du jeu. Mais où est la règle quand certains produisent à 15 € de l’heure en comptant le financement de la protection sociale, des congés, une complémentaire santé… et d’autres à 2 € de l’heure ? Le projet de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) d’accueillir au sein du grand marché mondial libre le plus grand nombre de pays possible l’a amenée à être peu regardante sur les règles.

La conséquence de ces conditions de production inégales, c’est que le marché mondial est injuste, déséquilibré, et que la mondialisation permet une concentration moralement choquante des richesses.

Dans son rapport annuel publié en 2019, l’ONG Oxfam expliquait que 26 milliardaires détenaient désormais autant de richesses que la moitié de l’humanité, soit 3,8 milliards de personnes. Qui peut refuser de voir là une forme de dysfonctionnement ? Comment peut-on être mondialiste, proclamer que nous sommes tous voisins dans une sorte de grande colocation planétaire et ne pas mesurer que cette exagération des écarts révèle une anomalie ? Entre 2007 et 2017, le patrimoine des milliardaires en dollars a crû de 12 % chaque année… mieux que le livret A ! Il suffit d’observer la distribution des dividendes : elle augmente infiniment plus vite que les salaires. En 2018, à l’échelle mondiale, les dividendes distribués augmentaient de 12,8 % et, mieux (ou pis…), en France, ils augmentaient de 23 % !

La mondialisation, en Occident, profite aux actionnaires et non aux salariés. En théorie, la croissance économique devrait signifier la progression des richesses, et donc l’augmentation des revenus de la majorité de la population. C’est la fameuse « rémunération des facteurs de production » que l’on enseigne aux lycéens…

Néanmoins, en France, depuis 1980, l’évolution du PIB par habitant a été plus rapide que la progression des salaires réels. Une note de la direction générale du Trésor du 17 janvier 20193 montre que la part de la rémunération du travail dans le PIB a reculé dans la plupart des grands pays de l’OCDE depuis les années 1990. Notamment – c’est la direction générale du Trésor qui l’écrit – parce que la mondialisation incite à délocaliser une partie de la chaîne de production ; parce que la mondialisation fait baisser le pouvoir de négociation des salariés et, mécaniquement, leurs salaires.

Selon Attac France, entre 2010 et 2017, les impôts payés par les entreprises du CAC 40 avaient décru de 6,4 % (tant mieux pour elles) mais les effectifs avaient aussi baissé de 20 %, tandis que les bénéfices avaient augmenté de 9,3 % et les dividendes versés aux actionnaires de 44 %… En se mondialisant le capitalisme semble se radicaliser. Si ces chiffres sont faux, le Medef devrait s’empresser de les corriger, ce que, à ma connaissance, il n’a pas fait…

Pourtant il y a urgence. Un drame se joue désormais sous nos yeux. Alors que le capitalisme a changé de nature, la réponse politique, elle, n’a pas varié. Les gouvernements nationaux n’ont d’autre leitmotiv que de devenir toujours plus « attractifs » (ce qui s’entend par le « moins disant » fiscal ou social) et les institutions internationales sont trop exclusivement gardiennes de la libre circulation, pas assez des règles du jeu.

Dans une tribune publiée par Les Échos en juillet 2018, Pascal Lamy, emblématique ancien directeur général de l’OMC, reconnaissait que la mondialisation avait fait « des gagnants (nombreux et silencieux) et des perdants (moins nombreux mais qui expriment légitimement, et fortement, leur douleur) » et que dans un tel climat risquait d’éclater un « orage populiste ».

Pouvons-nous nous résigner à voir progresser en France « les perdants de la mondialisation », les « victimes des chocs de transformation » sans réagir autrement qu’en leur offrant la perspective d’une « prise en charge » par les systèmes de solidarité sociale ? Car c’est bien la seule réponse apportée à l’extension sans fin du domaine du marché : la redistribution.

En d’autres termes, l’État est invité à passer la serpillière sociale. C’est la quadrature du cercle dans laquelle s’enlise la France depuis trente ans au moins : on proclame que notre pays doit « s’adapter » à la mondialisation en baissant ses dépenses publiques pour accroître la compétitivité de ses entreprises, et « en même temps » on attend qu’il dépense toujours plus d’argent pour payer la casse ! Au fond, dans ce système, c’est le recours à l’impôt (ou à la dette) qui finance ou au moins rend possible sans trop de douleur cette mondialisation de l’économie.

Ce diptyque insoutenable est celui que mène la gauche française sous les bons conseils d’Alain Minc ou de Jacques Attali depuis le milieu des années 1980. Ainsi qu’une partie de la droite qui s’est parfois conformée à ce qui est devenu pensée unique, doxa officielle.

Pourquoi la machine s’enraye-t-elle aujourd’hui ? Parce que nous n’avons plus les moyens de cette redistribution. Ni l’État, ni les Français. Ponctionner même ceux qui n’ont pas grand-chose marque en général la fin d’un système… et ça se termine toujours mal. En France, l’acte le plus emblématique de cette situation paroxysmique figure dans la première loi de finances du président Macron tout juste élu : la suppression des impôts sur les revenus du capital à hauteur de plus de 6 milliards d’euros (ISF, taxe de 3 % sur les dividendes, flat taxe) y est financée par une augmentation de la CSG (Contribution sociale généralisée) y compris sur les revenus les plus modestes, notamment les petites retraites !

Il est stupéfiant que cette loi de finances n’ait pas davantage été dénoncée comme inique et scandaleuse. Entendons-nous : le scandale, ce n’est pas la baisse des prélèvements pour les plus riches, mais que cette baisse soit financée par les plus modestes ! En somme, on fait les poches des Français comme on racle le fond d’un plat et on demande aux travailleurs et aux retraités de financer l’attractivité de la France et la baisse de la fiscalité pour les plus fortunés !

C’est ce cynisme qui révolte aujourd’hui un grand nombre de Français. Les gens du peuple se demandent comment ses gouvernants peuvent, sans broncher, laisser disparaître leur travail, laisser démonter leur outil de production, laisser se perdre à jamais ces savoir-faire qu’ils se sont transmis de père en fils, juste parce qu’un chief exécutive officer à l’autre bout du monde en a décidé ainsi pour satisfaire ses actionnaires. Dans la République Macronnienne, militante de cette mondialisation financière, les gouvernants n’arrivent même pas à faire semblant de regretter la casse sociale. C’est le marché… Ce que demande le peuple, c’est que le politique n’oublie pas une évidence : il n’est pas là pour soumettre chacun à la loi du marché, il n’y a besoin de personne pour ça ; il est là pour le protéger.

Emmanuel Macron n’est certes pas l’inventeur de ce système, mais il en aura été le serviteur zélé jusqu’au paroxysme. Son quinquennat aura marqué le triomphe de ce capitalisme illibéral, avec d’un côté des méga fusions-acquisitions réalisées à un rythme inédit (Alstom, Alcatel, Lafarge, STX-France, Technip…) et la recherche d’une attractivité immédiate à tout prix, et de l’autre une hausse continue des dépenses sociales et une explosion de la dette qui atteint désormais son point de rupture.

Une nouvelle fois dans notre histoire, les États se trouvent devant une alternative simple : laisser s’imposer des forces économiques qui les dépassent et dicteront leur loi, ou redéfinir des règles du jeu acceptables pour tous. C’est l’éternelle question de la primauté du politique dans la société, pour la libérer de la loi du plus fort. Dans ce rapport de force, Emmanuel Macron n’est pas là où l’on s’attendrait à trouver un président de la République. Il ne semble pas croire lui-même à la légitimité de l’État dans ce combat.

Notre défi, c’est pourtant de réguler ce capitalisme illibéral qui prospère sur l’absence de règles dans le grand marché mondial.

Milton Friedman dans Capitalisme et liberté rappelle qu’il n’y a pas d’économie de marché sans que l’État ait défini les règles du marché. C’est le rôle central qu’il reconnaît à la puissance publique : « le pouvoir politique comme édicteur de règles et comme arbitre ». Finalement, le libéralisme, depuis John Locke ou Hobbes, a-t-il jamais été autre chose que l’usage du droit comme instrument de civilisation ? Où est-il, ce pouvoir, dans notre économie mondialisée ?

Emmanuel Macron, champion de la « résilience », mot dont il a fait son slogan, après avoir été l’apôtre zélé de cette mondialisation financière, banquier d’affaires ayant gardé intact le goût des méga fusions-acquisitions transnationales, se dit prêt à tout changer, à « se réinventer », à faire couler à flots les milliards de la manne publique ; il prétend défendre désormais une souveraineté industrielle qu’il a jusque-là méprisée, comme si le fait d’être un de ceux qui se sont le plus trompés donnait une qualification particulière ! Je ne doute pas qu’il saura trouver des mots, enfiler un énième costume qui n’est pas le sien. Mais son attitude au cœur de la crise de la Covid-19 ne trompe pas : la France étant désormais au-delà des limites de ce qu’elle peut faire en matière de redistribution, toute la stratégie du président de la République aura été de mobiliser une redistribution européenne, cette fois… C’est tellement simple : le marché mondial et son éternel jumeau, la social-démocratie.

En 2018, la commission d’enquête de l’Assemblée nationale « sur les décisions de l’État en matière de politique industrielle, notamment dans les cas d’Alstom, d’Alcatel et de STX ».s’est efforcée durant six mois d’investigations de comprendre le dessous des cartes. Pour découvrir qu’Emmanuel Macron avait menti lors du débat du premier tour de l’élection présidentielle en déclarant justement à propos des ventes de ces entreprises « Je ne voudrais pas que le soupçon demeure dans l’esprit de nos concitoyens. Sur tous les cas que vous évoquez, je n’ai jamais eu à en connaître ».

L’occasion de comprendre que ceux qui avaient la charge de la défense des intérêts nationaux, de notre patrimoine industriel, étaient parfois plus sensibles aux intérêts privés de quelque grande entreprise leur promettant un pont d’or… On appelle cela le pantouflage. Une des facettes de la trahison des élites. Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment avons-nous laissé nos gouvernants trahir à ce point le peuple ? QU’en sortira-t-il un jour ???? GUY MORENO

Catégorie : Reflexion édité le 27 Aug 2022 à 4h03.
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