ANALYSIS MENTOR
Guy Moreno
« Une Vision Clinique du monde des Humains et de L’entreprise »
REFLECHIR (penser, raisonner) et/ou REFLECHIR (s’absorber, se pénétrer, s’introspecter)

    REFLECHIR (penser, raisonner) et/ou REFLECHIR (s’absorber, se pénétrer, s’introspecter)...

IL ETAIT UNE FOIS… UN ENFANT, UN HOMME, UN MARI, UN PERE, UN GRAND PERE, UN ONCLE, UN FRERE…

Depuis longtemps j’avais envie de « creuser la terre » dans laquelle est enfouie le marbre de mon âme d’enfant, d’homme de DIEU, ce Maître et cet Architecte de notre Univers…

Meurtri et cabossé par une vie qui ne fut ni difficile, ni facile mais souvent  porteuse de situations et conditions dures, dramatiques, traumatiques dont j’étais soit un simple acteur /comédien devant incarner rôle, fonction et mission pour faire face et sortir du mieux possible d’un orage,  d’une tempête, d’un  cyclone, d’un tsunami,  soit l’acteur-auteur de ma propre pièce plus ou moins dramatique et tumultueuse, ou suicidaire qui laisse toujours des traces dont l’effacement et/ou l’éradication sont moins évidentes que l’on suppose..

1.1 Une enfance en terre « coloniale » prénommée ALGERIE ;

Permettez-moi de me présenter. De souche française, je suis né en 1939 de l’union et fusion d’un couple d’origine provençale et bretonne côté maternel, et d’origine espagnole, genre « hidalgo », côté paternel.

Si mes racines sont celles d’un Européen d’Algérie, c’est-à-dire « pied noir » comme on le dit généralement, mon lieu de naissance est une ville aux symboles forts : Sidi-Bel-Abbès, ville neuve aux couleurs chaudes et ensoleillées, construite sur un « marabout », lieu de prière arabe et du nom de ce prêtre musulman. Aussi berceau de la légion étrangère, ce corps militaire au passé glorieux dont la présence fut longtemps gage de sécurité comme de paix ; Sidi-Bel-Abbès est également ville de football puisque dotée de la meilleure équipe d’Afrique du Nord. Elle est enfin avant tout une ville de plaines, de cultures céréalières et maraîchères. Encerclée de terres à vigne, elle reste mondialement réputée pour son « Mascara », vin chaleureux à robe écarlate, comme un soleil en bouche poussant à une sieste digestive, aux rêves, dit-on, exotiques...

Je n’oublierai jamais ce lieu où débuta ma construction, inscrit dans mon cœur comme un « petit paradis », dont la nostalgie récurrente remonte souvent à ma mémoire. Je n’oublierai pas non plus ses oliviers dont le fruit servait de « kémia » lors de l’apéritif traditionnel pied noir « ANISETTE LIMIÑANA ET/OU GRAS », et son huile d’olive qui relevait nos goûteux plats cuisinés régionaux.

Enfin c’était ma ville, mon port d’attache, mon ancrage, mes racines : une terre où quatre générations de Moreno s’étaient établies, réalisées, démultipliées, avaient construit leur vie à travers des métiers de l’artisanat, de professions libérales, de commerçants, d’entrepreneurs de travaux para-agricoles…

En un mot une grande « tribu » dont les véhicules « Moreno père & fils » sillonnaient l’Algérie entière, ainsi que le Sud-Est de la France. Aujourd’hui encore, je suis bercé par le rythme de mémorables fêtes familiales organisées autour de cette gastronomie que nous exportions en France, mon Algérie, terre bénie des dieux où reposent nos ancêtres. Le « méchoui »,  les gaspachos, le gâteau pascal appelé « mouna », les merguez et les brochettes, le couscous royal, la paëlla enchantaient alors nos repas… Ces fêtes avaient pour moi un caractère quasi-sacré, car c’était toujours à l’occasion de l’une d’entre elles que nous nous réunissions adultes et enfants qui se terminaient par des matchs de football entre enfants, ados et adultes : Pâques, Carnaval, Assomption, Ascension, Noël... Toute l’effervescence de ces moments forts se rapportait de près ou de loin à la foi, à la joie de vivre, d’aimer… Un mode religieux aujourd’hui devenu - hélas - fort désuet pour l’adulte contemporain, et pour sa descendance qui, bien sûr, se construit sur ce qu’on lui propose…

Pleinement heureuse, cette enfance fut pourtant stoppée par un réveil à la vie adulte quelque peu brutal.

1.2 La guerre d’ALGERIE

Entre 1954 et 1961, la France souffrait d’un manque de projets, de vision. Après l’abandon des protectorats marocains et tunisiens, les déboires de Paris avec l’ensemble de ses colonies, voilà que l’Algérie, et avec elle mon Oranie, allait être rendue aux algériens. Tout mon passé allait disparaître : les lycées où j’avais tout appris, l’université française d’Alger… Comme si quatre générations de Moreno avaient soudainement usurpé leur histoire… Moi, à l’époque jeune homme de 18 ans, né français sur une terre et un département français, représentant de la cinquième génération de Moreno, j’y étais totalement étranger, oui, j’étais là grâce et/ou à cause de ce qui présida à l’implantation de mes lointains et proches ancêtres…

Cette adolescence fut donc rythmée par cette guérilla urbaine mais pas seulement, permanente, sourde, camouflée, omniprésente. Le FLN (front de libération nationale algérien) et son bras armé l’ALN (Armée de libération nationale) nous livraient une guerre civile et/ou militaire de tous les instants prenant en guet-apens nos militaires français et procédant par harcèlement en ville des attentats  à la grenade, ou bombe camouflée, ou arme de poing, ou attaque à l’arme blanche destinés à tuer les soldats et/ou européens d’Algérie…

Encore pubère, naïf, peu curieux de la vie sociale et politique, j’étais réveillé le matin par le claquement des armes légères et m’endormais le soir dans le fracas des bombes.

Mon Algérie ressemblait largement, mais en pire, à ces quartiers et grandes banlieues métropolitaines d’aujourd’hui dont certains sont appelés « zones de non-droit », tant les forces de l’Etat  dits de l’ORDRE ne parviennent à y pénétrer sans se faire tirer et caillasser dessus.

Oui mon Algérie était devenue un champ de bataille sur lequel ferraillait de façon clandestine et terroriste les arabes devenus inconditionnels de l’indépendance et refusant la présence et la gouvernance françaises, et nos armées françaises légitimes encore à ce moment-là incarnant pour les arabes l’aspect négatif du « colonialisme »… Le parti politique FLN par son bras armé militaire appelé « ALN » harcelait les forces françaises présentes depuis 132 ans, et menaçait les français d’Algérie, présents depuis 3, 4, 5 générations souvent, sinon toujours, de choisir entre « la valise te/ou le cercueil » dés l’indépendance mise en œuvre !!!!

Devant ce développement terroriste musulman et l’annonce par le Général de Gaulle et son gouvernement de l’abandon de l’Algérie aux arabes, les Généraux Salan, Jouhaud, Zeller, Massu d’une part, et d’autre part les hauts responsables civils européens pieds noirs créèrent une organisation putschiste du nom de OAS (organisation armée secrète) et se constituèrent en patriotes résistants dont le but avoué était de conserver l’Algérie française… Hélas, 3 fois, rêve impossible !!!! L’Algérie devint alors le théâtre d’une vraie guerre entre les arabes et nous pieds noir qui ne voulions pas quitter cette terre sur laquelle nous avions nos ancêtres et fait notre vie…

Bien qu’à l’époque l’Algérie était terre française, tout était bon pour « casser du Français ». Bien sûr, des deux bords, chacun pensait être dans son bon droit : si les uns croyaient aux vertus bénéfiques de la présence française depuis 1830, appelé péjorativement « colonialisme », les Arabes eux réclamaient leur indépendance et estimaient en être les victimes… Vieux débat.

1.3 L’exode

Puis survint d’abord la déclaration de la fin de la guerre d’Algérie et celle de l’INDEPENDANCE, le 5 juillet 1962 et le massacre de plus de 3000 pieds noirs, sans  que l’armée française pourtant présente n’intervienne sur ordre (général DE GAULLE)… Et notre rapatriement le 19 septembre 1962 : la fin de tous les rêves, de tous les espoirs et de toutes ces illusions qui constituent les couches sédimentaires de l’histoire de tout être humain. Le séisme de l’indépendance me repoussa alors sur les bords de la Méditerranée pour me ramener dans les bras « hostiles » de notre mère patrie, car la France et son Gouvernement n’avaient nullement anticipé cet exode massif de près d’un million de pieds noirs entre le 5 juillet et le mois d’octobre 62...

À cette époque, ma femme et moi, jeune couple marié et parents d’une petite fille de trois mois, démarrions dans la vie. Nous débarquâmes donc sur l’hexagone accompagnés de mes parents et de mes deux sœurs cadettes. Et quels que fussent les efforts faits par les métropolitains, l’accueil restait plutôt hostile, froid, discourtois... Nous étions perçus comme des intrus, des envahisseurs, des colons profiteurs « cousus de pesos », des privilégiés. Comme si nous étions finalement responsables de cet exode... Les régions du Sud Est, du Sud-Ouest, du Centre et de la région parisienne nous furent vivement déconseillées…

Les autorités nous invitaient fortement à gagner le Nord ou l’Est de la France. C’est ainsi qu’avec mes parents nous décidâmes de nous fixer à Reims qui nous sembla être une ville accueillante et relativement proche de la capitale, Paris. Nous y fûmes en effet bien reçus, et si l’hiver 1962-1963 fut rigoureux, la chaleur affective de nos hôtes et les effets du champagne facilitèrent une rapide intégration.

À cinquante ans, mes parents avaient donc dû abandonner leur entreprise et tous leurs biens avec, tout comme nos grands-Parents. Pour eux qui avaient passé les deux tiers de leur vie sociale et professionnelle en Algérie, il fallut refaire le chemin en partant de zéro.

Psychotechnicien, fonctionnaire contractuel de l’administration du Travail et main d’œuvre en Algérie, je démissionnai en arrivant en France et eut la chance de trouver un Job de même qualification dans l’industrie métallurgique à REIMS. Investi dans le monde associatif notamment dans la défense des Rapatriés, j’eus le privilège d’aider mes parents à retrouver une activité commerciale à laquelle je fus associé au tout début.

Grâce à leur esprit pionnier, en serrant les dents et le coeur au ventre, ceux-ci assurèrent la résurrection sociale et professionnelle de notre petite famille. Quel exemple et quel bonheur pour nous, que ce couple uni, fort malgré les doutes et les faiblesses, ce couple qui avait surmonté l’épreuve de l’exil !

1.4 Un héritage familial

J’ai donc eu le bonheur de naître dans une famille simple et modeste, une famille « normale » où l’amour et le travail surent se conjuguer au quotidien. Cette famille, composée de personnes hautes en couleur et en personnalités, regroupait avant tout des gens besogneux, bons professionnels, artisans, commerçants, entrepreneurs... Allié à un optimisme à toutes épreuves, les modèles qui m’étaient présentés défendaient l’esprit d’entreprise, l’engagement dans le respect des valeurs humaines, et surtout le sens du travail. Les valeurs qui s’y déclinaient étaient la fraternité, le respect de l’autre, la charité, la solidarité, la tolérance, la foi en l’être humain, la responsabilité... « La force de reconnaître la réalité de ses échecs, et des responsabilités induites » disait mon père.

« L’avenir appartient à celui qui se lève tôt, quelle que soit l’heure à laquelle il se couche » disait en amont mon grand-père. Un grand-père maternel profondément humaniste, maréchal-ferrant et « orfèvre » et/ou l’amour du bel ouvrage dans son métier, aimant les chevaux qu’il ferrait, il en était devenu un éloquent vétérinaire. Un grand-père paternel homme d’affaires, entrepreneur débrouillard mais animé d’une âme humble et naïve se rapportant aux croyances universelles de l’Eglise de Dieu : don, sacrifice, prière. Une trilogie pour se protéger du mauvais sort, de la maladie ou de la douleur. Ainsi, lors des fêtes musulmanes, c’est lui qui sacrifiait le mouton lors des fêtes musulmanes de l’Aïd el Kébir et l’aïd Sehr et qui invitait pour l’occasion tous les ouvriers et les pauvres de notre entourage…

Et puis, une grand-mère paternelle, femme attentive et influente bien que discrète. Chrétienne et catholique pratiquante, elle était aussi une marraine attentive et attentionnée, et sut me faire découvrir les joies et l’exigence de la prière, de la piété, de la générosité, de la fraternité, de la tolérance, de la solidarité, de la charité de la fraternité….

Une grande partie de ma vie d’enfant et d’adolescent fut donc construite et fondée sur la « quête d’un amour unique, universel et total ». Ce que je suis aujourd’hui vient-il de ce noyau familial ou des évènements de ma vie ? Cette soif et cette faim d’amour m’ont conduit dans des lieux, sur des chemins, vers des territoires qui m’ont appris que si j’avais besoin de l’amour des autres pour exister, il fallait d’abord que j’entre en moi-même pour savoir donner aux autres ce que moi j’en attendais aussi. Car, pour être aimé, mieux vaut comprendre ce qui nous conduit à demander tant aux autres… Oui, savoir s’aimer soi-même, pour s’en dégager afin de pouvoir partager cet amour. Je crois qu’être aimé passe par l’amour de soi dans sa complétude, et l’amour de l’autre, pour l’autre.

1.5 Des valeurs fondatrices

De par cette expérience, je reste un citoyen français à jamais meurtri dans ses valeurs politiques, morales, sociales, familiales… Des valeurs de nos jours mal perçues, comme rescapées d’un autre monde. Des valeurs du passé. Que ce soit dans le bonheur ou l’adversité, le mot « Patrie » et son concept « Mère Patrie » conservent pourtant toujours à mes yeux ce sens profond et symbolique : celui du respect de soi comme celui des autres, cette appartenance à une nation, à un drapeau, à des valeurs fraternelles de solidarité, d’égalité, en un mot à ces valeurs d’Amour et de justice depuis longtemps et généralement attribuées à la femme. Au foyer n’est-elle pas la gardienne du bonheur, de la sécurité affective et du sens maternel ? Quant à ce « drapeau », symbole identitaire et occasion de brandir la fierté de son appartenance, je reste fier et heureux de le saluer.

Oui, j’ose dire encore que je reste ému au point de me lever au son de mon hymne national, de chanter La Marseillaise sans honte aucune. En revanche, je resterai révolté par le comportement de tout compatriote restant silencieux à son écoute ou pire, la bafouant délibérément. Oui, je suis resté patriote : j’aime l’idée qu’une armée puisse défendre mon pays, et tout autant que la police, car la dissuasion qu’elle peut inspirer sécurise ses citoyens en faisant respecter l’ordre. J’aime la loi et la justice parce qu’elle sont là pour juger, réguler et écarter l’injustice. Oui, je crois en « Dieu le Père tout puissant ». Je suis bouleversé, révolté par tous ceux qui, au nom de la modernité, de la soi-disant évolution des mœurs de ces dernières décennies (avec un certain « terrorisme intellectuel », ce qu’on appelle la « bien-pensance), renient ces valeurs qui font et ont fait, quoiqu’on en dise, la force et le liant de notre société. Ne pleure-t-on pas une jeunesse cultivée et à l’écoute, aujourd’hui devenue agressive et suffisante ? Tout cela ne vient-il pas d’une dramatique perte de repères et valeurs ? Ces affirmations « démodées » pourraient aisément être sujettes à dérision ou à éreintement, mais ce sont pourtant les bases de mon intime certitude : ce sens de la famille, ce sens de l’autre, ce sens de la responsabilité de chaque acte, ce sens de la parole donnée, ce sens de l’implication personnelle en toute chose, de pardon, de charité, de solidarité… En un mot, du don de soi sans restriction aucune. C’est ainsi à travers l’enseignement du Christ que j’ai rempli mes fonctions de chef d’entreprise et d’homme engagé dans différentes sphères en m’inspirant autant que possible de cette vérité issue de la Bible, de l’Evangile, de ma foi en Dieu comme en l’Homme. Sans être toujours compris, j’ai toujours cru devoir asseoir ma conduite personnelle et professionnelle sur l’apprentissage permanent. J’ai donc toujours exercé avec modestie l’art des ressources humaines que je prends ici au sens religieux, profond et rigoureux du terme. D’autres vont chercher leur inspiration dans le Bouddhisme, l’Islam, le Judaïsme, et j’en passe… De mon côté, je reste fier de ce qui m’a permis de me construire. Car je sais que le seul métier universel que nous nous devons d’apprendre, c’est celui de devenir Homme.

1.6 ÊTRE ET/OU PARAÎTRE ;

Né le premier de l’union et fusion amoureuse du couple André et Marcelle Moréno, je fus l’objet de toutes les attentions et de tous les désirs et espoirs non seulement de celui-ci mais aussi de ceux de mes grands-parents paternels et maternels, tant le symbole du garçon /sexe masculin était fort dans nos mentalités et cultures méditerranéennes d’origine espagnole. Maman me disait, toujours pour me rassurer et me donner le sentiment d’être cher à ses yeux et son cœur, que j’étais le fruit, l’enfant de l’Amour entre Elle et Papa.

C’était un peu comme le poème de Victor Hugo ; » Lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille Applaudit à grands cris ; son doux regard qui brille, Fait briller tous les yeux, Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être, Se dérident soudain à voir l’enfant paraître, Innocent et joyeux.

Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre, Fasse autour d’un grand feu vacillant dans la chambre, Les chaises se toucher, Quand l’enfant vient, la joie arrive et nous éclaire. On rit, on se récrie, on l’appelle, et sa mère, Tremble à le voir marcher. »

Premier arrivé, dit-on, premier servi… J’étais à ce moment-là de mon histoire chez les humains le rayon de soleil, ce petit bout d’homme qui fixait sur lui tout ce qui pouvait être une preuve et/ou un acte d’amour, d’affection, de considération, d’admiration  et qui me donna, je pense, ce besoin d’être exclusif, le seul, l’unique objet et/ou sujet d’amour…Mais ce rôle et ce rang de premier au sein de ce couple qui débutait dans sa vie d’adultes parents est devenu lourd en pression affective tant je devais être et/ou apparaître un exemple pour lui, mais aussi pour l’idée qu’il s’en faisait et de l’image de garçon bien éduqué que je devais projeter à l’extérieur chez nos proches parents et les amis fréquentés…

Lorsque mes 2 sœurs arrivèrent, l’une et l’autre furent aussi l’objet des mêmes attentions et désirs de ces adultes qui me paraissaient s’éloigner affectivement de moi, sachant qu’ils pensaient que je devais commencer à m’assumer certes, mais aussi devenir l’exemple et plus ou moins le modèle réussi pour ces petites sœurs. Et c’est là que j’ai vécu, malgré moi et eux, le premier déchirement affectif sans le percevoir, ni le comprendre avec autant de clarté, le sentiment de n’être plus l’unique et/ou le seul à occuper le cœur de ceux qui m’avaient quelque peu « adulé » un moment de leur et de ma vie. Et ainsi, j’ai cherché et aussi trouvé des lieux et des personnes de substitution chez qui   et/ou auprès desquels je pouvais retrouver tout ou partie de cette fonction du petit bout d’homme incontournable, qui fixait sur lui ce que je pensais avoir perdu quelque peu du fait de l’agrandissement familial.

Ces choses-là sont le tribut de toutes les familles qui se construisent, et aussi ce ces hommes et de ces femmes qui naissent ça et là dans des familles à enfant unique, et/ou à plusieurs enfants.

C’est aussi là que j’ai commencé à douter de moi, et de mes tuteurs biologiques qui faisaient pourtant de leur mieux mais dont je n’étais plus le seul, l’unique et dont je devais apprendre à partager l’affection. C’est aussi là, à ce moment-là que je n’étais plus le seul » projet » du bonheur de ces adultes, mais l’un des trois (avec mes deux sœurs), et devenait celui qui était le chef de file et l’exemple, instinctivement et naturellement comme toujours et partout dans les familles ; ce qui n’est guère facile lorsque l’on a été quelques 2 années durant, celui qui se vivait comme « l’enfant ROI ». Je testais ça et là des preuves d’amour, d’affection, de reconnaissance, de visibilité au point souvent d’indisposer et de déranger…

Et c’est aussi là, que je suis entré en compétition, mais rien que de normal, avec mes cousins et copains qui souvent pour mes tuteurs semblaient réussir mieux que moi, et mon Père me le disait et répétait savamment, et ce confusément avec le ton d’une part sentencieux pour fouetter mon amour-propre, d’autre part comme s’il doutait que je puisse faire aussi bien... J’avais ainsi le sentiment de n’être jamais à la hauteur des attentes et désirs de mes parents, et de démériter, et perdre ainsi en estime, considération, visibilité, et amour même. Je n’étais plus cet enfant roi que j’avais lu dans leur regard et cœur d’avant… Sachant que pour moi, j’avais le sentiment de faire tout ce qui était en mon pouvoir d’enfant pour mériter de mes parents… Et que n’y parvenant jamais à la hauteur de leur niveau d’exigence je me refermais sur moi, je vivais dans une révolte refoulée, et un profond, très profond sentiment d’injustice. Je devenais insupportable, revendicateur, insolent, et perçu comme jaloux par mon entourage proche…

Ce faisant cela m’a rendu plus exigeant, quasi intransigeant, perfectionniste, rigoureux dans tout, et toujours poussé par une volonté, une infatigable hardiesse à combattre la situation d’échec pour en sortir vainqueur, victorieux, repousser plus loin la limite d’horizon….

On n’imagine jamais combien ces moments de vie de l’éducation des enfants peuvent parfois devenir douloureux pour l’enfant, qui pense qu’il ne mérite plus autant de ses parents. Mais c’est une loi naturelle !  On n’imagine pas non plus avec autant de gravité qu’il en faudrait pour ces adultes qui apprennent sur le tas à devenir parents, à l’être aussi malgré eux combien leur regard sur nous va peser dans notre vie d’enfant. Oui car nous restons à jamais marqué par ce regard porté sur nous par eux. Nous essayons presque toute notre vie parfois à faire, procéder, produire, agir en craignant de ne pas mériter l’amour de nos géniteurs. Combien de fois n’entend-on pas cette phrase de la bouche d’enfants et d’adulte « j’aurais tant aimé qu’il et/ou qu’elle voit ce que je suis devenu » ou « il serait fier de me voir être devenu… » ou encore « si Papa et Maman étaient là, ils seraient fiers… » … Oui, naturellement nous nous conduisons tous comme ces enfants qui imaginent et/ou fantasment sur ce que nos parents attendaient et/ou espéraient de chacun de nous…

En outre moi qui ai baigné dans une famille où le don de soi, le sens du partage, le respect de la parole donnée quelle que soit les conséquences pour soi, le sens de l’engagement, le sentiment de tolérance et de bienveillance, d’assumer et assurer sa responsabilité je vis très mal que l’on puisse voir de moi une caricature de tout cela..

Ma plus grande souffrance intime, personnelle c’est cette « image perçue et déformée de moi par les autres » avec tous les clichés « malveillants » associés, et qu’ils me renvoient avec une méchanceté inouïe, dogmatiquement, doctrinairement, arbitrairement sans bienveillance.

J’ai souvent le sentiment de passer devant un miroir déformant qui me réfléchit selon la situation, les circonstances, les conditions, les évènements une image qui se transforme en caricature totale et tellement aux antipodes de ce que je SUIS, et/ou que je sens Être, que je vis cela depuis 80 ans avec ce sentiment d’injustice, de révolte désespérée…

Et j’entends cette sentence facile que me renvoient mes semblables d’un air moqueur et de faux humour, avec une ironie non feinte de « Kalimero » ou « parano » ou « mal aimé » …

J’ai conscience que je peux déranger, contrarier, soulever parfois des réactions de mon environnement familial, et autre, car je suis ce qu’on appelle « cash », direct, sans calcul, mais je le fais sans méchanceté aucune. On me reproche aussi souvent, même toujours d’écrire après un petit et/ou gros conflit avec mes proches parce que l’écrit est « aplati » sur le papier plus froid et plus signifiant pour le lecteur, alors que j’ai besoin pour dépasser l’incident de le raconter en reprenant l’historique de celui-ci à mon interlocuteur « fâché » et qui continuera de l’être tant il et/ou elle lit à travers sa « rancœur ou colère » sa relation à moi… Et de malentendu en malentendu la relation s’effrite….

Pourtant dans la vie courante, celle de tous les jours me revenait en boucle cette image, cette étiquette de celui qui « dérange son monde », celui qui depuis l’école primaire n’entrait pas dans le « cadre » de ce monde adulte, celui qui devient subrepticement « importun » malgré lui, ne rentre pas dans les codes de son altérité, celui qui est « cash », souvent trop, vraisemblablement, et  dont on a fait au fil du temps en un personnage de  « LEGENDE » arrangée et convenue, une panoplie « diabolisante », interprétable et facilement modulable par chacun selon les situations, ou circonstances, ou évènements, ou conditions  d’humeur, et qui m’est tatoué au point que ç’en est devenue une seconde peau que rien n’efface…

L’incommensurable souffrance ressentie, perçue, vécue par moi est si grande et/ou profonde, très souvent insupportable, invivable tant l’incongruité des aprioris et jugements à charge contre ma personne est manifestement injuste et sans bienveillance. Oui ! injuste, parce que ceux de mon altérité qui me réduisent à cette panoplie ne sont guère plus vertueux que je ne le suis selon eux et/ou leur projection d’étiquettes sur ma personne, mais deviennent, de fait, plus insultants, voire même méprisants que je ne le parais et/ou le suis à leurs yeux ! oui injuste ! parce que plus souvent qu’à leur tour, même presque toujours , ceux-ci même qui me rejettent, me honnissent, occultent, oublient sans vergogne qu’ils sont souvent, sinon très souvent moins exemplaires que moi ! oui ! injuste parce qu’ils me reprochent  de les mettre devant leur miroir qu’ils refusent de regarder, m’imposant tyranniquement celui qu’ils me projettent de ma personne ! oui injuste, parce que ceux qui parmi eux seraient plus cléments et bienveillants à mon égard, basculent vers eux, préférant ainsi  une tacite complicité  n’ayant pas le courage  de les mettre face à leur intolérance à mon égard…

 En effet mais ainsi se produit la comédie humaine ….

 Ainsi il m’est arrivé d’avoir eu des incidents relationnels avec des personnes très proches   et qui ont mis à mal nos relations au point de les distendre pour certaines et même rompues pour d’autres qu’il s’agisse de mes sœurs par exemple, comme de mes neveux et nièces, leurs enfants… L’étonnant dans ce type de problématique relationnelle c’est que les personnes avec lesquelles s’est produit le conflit se fâchent tout net, sans explication et/ou justifier la « rupture » en considérant qu’elles sont plus blessées par le dire de l’impétrant (en l’occurrence moi) s’exonérant, elles, d’avoir été peut-être plus blessantes sinon autant que… et niant que leur attitude, conduite, posture de rupture totale puisse être plus violente, voire plus insultante et irrespectueuse… Ces mêmes personnes s’auto-proclament « TOLERANTE », « BIENVEILLANTE », « AIMANTE », C’est franchement du foutage de gueule, de l’enfumage, et de la plus parfaite tartufferie !!!!

Ces mêmes personnes « vertueuses auto-proclamées » se voient entre elles, se fréquentent, mais m’ignorent et ne me fréquentent plus depuis des années. Et plus stupéfiant encore elles continuent de penser depuis 10, 15, 20 ans que cela doit rester ainsi !!! Il n’y en a pas un et/ou une qui dira un coup de fil, une visite serait une bonne action !!!

Tout récemment par exemple j’ai vécu un évènement personnel familial qui m’a dévasté, l’esprit, le cœur, les tripes… Je ne m’en remets encore pas, mais mon altérité, et non des moindres puisqu’il s’agit de ma petite fille (fille de mon fils ainé DCD en 2008) avec laquelle est survenu un petit conflit né d’un malentendu, purement de son fait et qui a décidé de ne plus me fréquenter, ce qui a induit par ricochet une rupture avec mes autres petits enfants  (fille et fils de mon second fils)  qui se sont solidarisés avec leur cousine sans savoir ,ni comprendre le pourquoi de la chose…

Mon fils (à qui j’ai transmis mon entreprise) à qui j’ai voulu expliquer le pourquoi d’une situation personnelle conjugale avec sa maman mon épouse depuis 57 ans, n’a pas bien vécu la chose (pensant que je chargeai indûment celle-ci) et s’est autorisé, sinon permis de  me rejeter et me signifier « Je ne veux plus te voir, te sentir, te lire et c’est définitif »…Voilà 1 an maintenant que je n’ai plus de relation avec mon fils, ni ma petite fille.

Mon fils que je prenais comme confident s’est permis ensuite de circulariser ma lettre personnelle et confidentielle à lui, à l’ensemble des membres de la famille peu concernés par mon problème conjugal…En plus il était lui-même à ce même moment ( un an plus tôt) en train de se séparer de sa femme et il ne m’en avait nullement parlé ..  Que dire de tout cela, sinon que c’est triste et profondément troublant !! Comment un fils qu’il ait 52 ans ou qu’il soit plus jeune se permet de « jeter » son Père ? Comment un fils qui lui-même est dans une situation peu vertueuse peut-il jeter la pierre sur son Père qui a voulu parler à son fils de son désarroi d’homme et d’époux ? Comment un fils au principe qu’il se dit blessé par l’histoire de son Père, peut se rendre indigne et violent par la posture, la conduite, le comportement, l’attitude ? Comment un fils peut penser, croire que parce qu’il est devenu homme, il peut se transformer en juge, procureur à charge de son Père, alors qu’il n’est pas très vertueux lui-même ? Comment un fils quel que soit son âge, sa condition, sa situation personnelle n’a pas conscience que sa filiation à son Père est inéluctable, irréversible et qu’il se doit d’avoir de la mansuétude, et du respect ? Qu’il puisse en vouloir, qu’il puisse se disputer, qu’il puisse ne pas admettre certaines choses, je comprends et j’entends, mais couper les ponts, ne plus vouloir  son Père, c’est  aussi condamnable que nier son enfant, le déshériter…Un enfant doit savoir  accepter que son Père lui fasse des remontrances, puisse lui dire des choses qu’il n’aime pas entendre, mais il ne doit pas nier la paternité de son géniteur, il ne doit pas rompre sa relation de filiation avec l’auteur de ses jours…

C’est donc ce que je vis depuis 1 an déjà… Je me pose et repose, et tourne en boucle dans ma tête cette rupture, me sentant incomplet, boiteux, Sali, déshonoré… Au point que j’ai souvent cette idée morbide de disparition…

Ainsi par exemple mes sœurs et frères et/ou autres familiers apparemment proches de moi, du moins le disent-ils, n’auront pas le courage, la bienveillance de dire à ceux qui ont rompu les ponts avec moi et qu’ils voient régulièrement « pourquoi n’appelles-tu pas Guy et/ou tonton, ça lui ferait plaisir ». Ainsi ce problème devient tabou et est entretenu à souhait !!!!

Ainsi se défait le lien familial et affectif au fur et à mesure du temps et rompt l’unité de ce dit groupe et/ou tribu. Oui c’est aussi injuste que terrible humainement et affectivement parce que le « paria », bouc-émissaire que je suis pour chacun directement et même indirectement est la fausse bonne excuse, et/ou le pernicieux faux alibi de leur mauvaise complicité et aussi de cette prétendue unité/union dont les fondations sont faites d’une culpabilité refoulée, enfouie, non dite ni clairement avouée par chacun, et dont l’absent que je suis physiquement, ne l’est jamais psychologiquement et affectivement puisque même absent ignoré, je suis là !

Oui je suis là, bien présent même si on ne parle pas de moi en tant que tel, je suis bien présent dans le « cœur et la mémoire conscients et subconscients », puisque je suis un des membres de ce groupe, naturellement et/ou par alliance, enterré vivant, seule différence…

Sinon comment expliquer valablement que depuis que la famille s’est agrandie de chacun d’entre nous, soit par le ventre des femmes qui peuplent notre famille, soit né de la rencontre sentimentale et amoureuse entre femmes et hommes, soit né de l’association et/ou fusion d’affinités entre  les hommes et femmes , que depuis l’âge de 30 ans à peu près, mon couple (Sylviane et moi),  [mais plus à cause de moi et ma personnalité, qui suis devenu le « boulet familial », le paria  dans toute sa splendeur, semble-t-il,(il en faut toujours un, dira-t-on, pour la construction branlante et/ou l’auto destruction d’un groupe quel qu’il fut ] ayons vécu une mise en quarantaine  « criminelle » humainement depuis des lunes… OUI je suis , nous sommes devenu zone interdite et infréquentable !!!

Est-il normal pour exemple que ce soit toujours le même qui aille au secours de ses proches et qu’en guise de remerciements, seul le silence, la distance (pas seulement kilométrique) nous éloigne d’une fréquentation normale ? Est-il normal que le téléphone soit silencieux des semaines, même des mois, et aussi des années durant entre le couple Guy & Sylviane et ses frères et sœurs, ses neveux et nièces, ses filleuls ? Est-il normal que celui que je suis, perçu par les uns et/ou les autres comme trop « cash », et/ou réputé pour mes écrits ( Là encore la légende me précède…la plupart du temps  j’écris et met noir sur blanc ce qui s’est passé, mais ne plaît pas et dérange après une situation vécue qui se veut être l’analyse  et le ressenti de celle-ci par moi) soit d’emblée inopportun et donneur de leçons ?

Les derniers évènements vécus qui m’ont atteint très lourdement et profondément puisque mon seul et dernier fils Xavier, que j’ai protégé contre lui et contre tout, à qui j’ai transmis mon ADN complète, celle qui fut aussi constitutive de ma construction en tant qu’ homme personnel, social et professionnel, Epoux, père de famille, m’a privé de ma « paternité » morale et intellectuelle en m’écrivant « je ne veux plus te lire, t’entendre, ni te voir, et c’est définitif ».

Bien entendu, il m’a dit cela alors qu’il était lui-même en situation personnelle dramatique, et qu’à la suite d’un mail où je lui expliquai très sincèrement mes relations conjugales avec sa maman, mon épouse, peut-être avec un langage trop vrai et trop cru pour lui, il s’est trouvé heurté et m’a fermé son cœur et sa porte.

Cependant je voudrais souligner ici qu’ un enfant, un fils, même s’il a 52 ans, et qu’il puisse revendiquer autonomie de jugement et indépendance d’esprit, prétendre à une maturité quelconque devrait avoir le discernement de sa « filiation », du respect qu’il doit à son Père quel que soit celui-ci, surtout quand ce Père n’a jamais failli à ses engagements de Père, d’EPOUX, d’HOMME… Oui je suis son Père et à mon âge(80ans) mais même sans cela, j’ai le droit de dire à mon fils des choses qui peuvent lui paraître dures, insupportables, peut-être méchantes sur ma vie et celle de sa Maman avec Moi, sans pour autant qu’il ait le droit de faire ce qu’il a fait… Il se doit de recevoir, voir sans détour faire savoir son désaccord, mais non pas de tirer un trait sur son PERE. Il peut se fâcher aussi, mais il ne bannit pas, ne renie son Père, l’auteur de ses jours sous quelques mauvaises bonnes raisons…C’est l’équivalent d’un reniement.

A l’heure actuelle il dit encore se poser des questions, et pense que ce n’est pas le moment de se remettre en question de ce point de vue.

Ces jeunes hommes et jeunes femmes de nos jours, quelles que furent leurs souffrances et leurs heureuses et/ou malheureuses expériences  de vie d’enfant, de jeune Homme, d’homme aussi souvent du fait des rapports et relations avec leurs Parents, qui souvent ont appris sur le tas leur rôle et fonction et mission de Père, de Mère, de Parents aussi… Souvent ces mêmes parents ont reproduits ce qu’ils ont vus, vécus, perçus de leurs propres modèles, amis ils furent souvent plus proches, peut-être même trop proches de leurs enfants… Ces enfants ont aussi fait des études et eu des expériences de vie qui leur font penser qu’ils en savent assez pour devenir, eux, libres et indépendants, voire même s’ériger donneur de leçons et/ou n’en ayant pas à recevoir de leurs parents qu’ils ont « désacralisés » totalement… Ils ne se rendent pas toujours compte que notre génération de Parent (nés entre 38-45 en arrière-plan) avons dû souffrir des situations pas toujours très heureuses, voire même plus douloureuses et que nous avons dû nous faire par nous-mêmes…Ils ne voient pas combien notre façon d’être peut-être pas toujours comme ils l’auraient voulu, fut celle de les protéger et de leur donner le mieux de ce que nous pouvions.. Ils sont souvent présomptueux, manquant d’humilité, de modestie et pensent que tout leur est dû, à cause de nous car nous fûmes les parents qui avons donné sans qu’ils demandent afin qu’ils ne souffrent pas des mêmes causes que nous… Nous à Noël nous avions des oranges et pas des jouets. !!!…

Que ce soit dans le mariage et dans l’éducation s’ils ne s’entendent plus avec leur conjoint et/ou leur parent ils ferment la porte et s’en vont, sans penser qu’ils font du mal à leurs proches, voire à leurs propres enfants vis-à-vis desquels ils s’achètent une bonne mauvaise conscience au principe de la modernité low-cost des mœurs qu’ils ont mis en œuvre pour leur propre art de vivre…Ils nous reprochent de leur avoir fait mal  alors qu’eux-mêmes, avec une inconséquence crasse ne se gênent aucunement de faire pire avec leurs propres enfants au principe qu’ils ne s’entendent plus comme ils aimeraient, sans d’ailleurs réellement savoir ce qu’ils aimeraient réellement.

Le fait d’être nés dans ce maelstrom  social et sociétal dans lequel la Femme est devenue une actrice à part entière comparativement à leur Maman, encore sous la dépendance masculine, le fait que l’émancipation et liberté sexuelles de la femme  ait influencé  le concubinage, en cassant le moule de l’institution mariage, le fait que le femme devienne autonome et indépendante matériellement dans le couple homme/femme, le fait que la femme comparativement à leur Maman  devienne aussi autonome culturellement et intellectuellement  grâce à la formation, tout cela, plus l’évolution des mœurs sociales ont influencé l’éclatement de la famille, du travail, de l’entreprise et bien d’autres choses encore…

Tout le monde s’est construit une bonne conscience très souvent à bon marché et tout en s’appuyant sur le socle de ces valeurs humanistes d’antan  telles que l’amour, le respect, la considération, l’estime, la reconnaissance, le sentiment d’appartenance, l’exemplarité, le sen de l’honneur, la ponctualité, la solidarité, la fraternité, l’égalité, la justice, la loyauté, la fidélité et tant et  tant d’autres valeurs encore, oui tout le monde s’évertue à vouloir l’application de ces valeurs dans la vie  personnelle et sociale, en ayant oublié, occulté volontairement le fait que ces VALEURS exigent de de la Patience, le Sens de l’Ecoute, une capacité de Pénétration de soi-même(se regarder, regarder en soi, réfléchir sur soi, prendre le temps de s’écouter soi…), une TOLERANCE/BIENVEILLANCE, une Remise en cause personnelle naturelle, enfin tout ce qui ne peut se faire sans prendre du temps, sans » perdre » du temps pour en gagner… Non ! aujourd’hui tout un chacun plonge et consomme l’immédiateté et s’y noie, sinon se sauve dans une fuite éperdue vers un autre LUI  qu’il tue dès qu’il se rend compte qu’il lui ressemble et/ou est son jumeau.

De nos jours tout un chacun prétend et/ou revendique le changement, tout en refusant de changer et/ou modifier son logiciel propre sachant que c’est plus facile d’exiger que l’autre change pour soi, que de se changer soi c’est-à-dire m’adapter à l’autre moi que je veux voir changer.

Enfin je n’avais pas intégré combien je pouvais être détestable et infréquentable !

Mais je reste interrogé et interpelé de voir combien ceux qui parmi tous les humains que je fréquente, j’aime, je considère, avec qui je partage ou non des choses, « s’auto-proclament plus vertueux que moi tu meurs » et agissent à contre-courant de ce qu’ils prétendent, et je me dis qu’ils devraient, semble-t-il, essayer de parvenir à l’humilité d’apprendre à mieux se connaître(soi-même) !!!!!

(Rédigé par Guy Moreno ce 10 avril 2019)

Catégorie : Reflexion édité le 25 Aug 2022 à 9h28.
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